
Comme chaque année, la procédure de choix du prix poésie organisée par LFL national dans le cadre du printemps des poètes a été lancée à la rentrée scolaire de septembre dernier. Un comité de sélection composé de membres du Printemps des poètes, de bénévoles de Lire et faire lire et de professionnels du métier du livre choisissent quatre livres que les lectrices et lecteurs de l’association liront à de jeunes écoliers, lors de séances organisées dans des établissements scolaires ainsi que sur des temps périscolaires.
Cette année, en raison de la pandémie du COVID, le choix du lauréat prendra d’autres formes.
Participant chaque année à ce projet, j’ai le plaisir de vous présenter les 4 titres en jeu.
mon album préféré
La lune n’est lune que pour le chat
Venus Khoury-Ghata
Sybille Delacroix, illustratrice
Editions Bruno Doucey 2019

À pattes de velours, Chat se faufile entre les pages de cet ouvrage. Il joue avec la lune et les étoiles, guette les navires engloutis qui remontent à la surface, glisse dans les ruelles à la poursuite de son ombre, hante les lumières de la ville et celles de la scène, avant de s’accrocher aux rideaux et de prendre la lune pour oreiller. Dans cette nuit lumineuse, tout s’anime : Goéland, un vieux célibataire mélancolique, verse une larme à la mort du jour, tandis que Cormoran cherche sa Cormorine et que Cigogne s’éloigne endeuillant le toit et attristant la cheminée par son départ. Il faut encore consoler l’arbre qui pleure toute sa sève et rassurer l’étoile qui a peur de la nuit. Après cette promenade aussi drôlatique que poétique, ne reste plus qu’à s’endormir, tête bêche comme les cinq enfants. (note de l’éditeur)
Ce recueil fait partie de la collection Poés’histoires des éditons Doucey.
Je suis tombée sous le charme de ce recueil de poèmes plein d’humour, utilisant avec justesse une polysémie qui plaira beaucoup aux enfants, notamment les plus âgés qui en comprendront mieux la subtilité. Le fil conducteur de ce récit est constitué avant tout par les illustrations douces et poétiques de Sibylle Delacroix toutes en ocre, beige et blanc sur le fond noir de la nuit, mettant en scène le chat, la lune et les étoiles dans un partenariat délicat avec l’auteur.
A lire à des enfants à partir de 7-8 ans.
Voici un enregistrement audio sur cet ouvrage
que j’ai réalisé dans le cadre du projet LFL Booktube,
Présentation et extraits par Chantal
Les 3 autres titres sélectionnés
Mu’allaga
Nathalie Bontemps
Philippine Marquer, illustratrice
Golan Haji, traducteur
Editions « Le port a jauni » 2019

Ce poème est une adaptation, en français et en arabe moderne, de la muèallaqa d’Imru al-Qays, texte phare du patrimoine arabe. C’est l’une des sept grandes odes de la poésie préislamique, dont on raconte qu’elles étaient, pour leur perfection, suspendues à la Kaaba de La Mecque. C’est dire l’aura de sacralité qui entoure ces textes, strictement versifiés, où forme et fond sont indissociables.
L’original arabe est une mine d’images poétiques : la nuit vue comme une étoffe, l’étoffe des vêtements effaçant les traces dans le sable comme l’aube efface les étoiles dans le ciel, l’humain partageant des caractéristiques animales et végétales, les animaux partageant des caractéristiques humaines… La vie nomade englobe nature et créatures, d’un seul tenant.
L’adaptation française proposée ici est de type ludique. Elle cherche à offrir un texte accessible, reposant sur les images les plus frappantes de l’original. (note de l’éditeur)
Comme un géant
Marc Daniau
Yvan Duque, illustrateur
Editions Thierry Magnier 2017

Demain comme un géant, je me réveillerai. Comme un géant venant de la nuit des temps, je viendrai te chercher (4ème de couverture)
La presse en parle
« Cet album est un véritable rêve éveillé à partager ensemble, entre petit et grand, comme l’enfant et le géant. » PAGE DES LIBRAIRES
« L’exotisme tient autant à la poésie des mots qu’à celle des illustrations. Pour emporter au royaume des rêves dans l’attente d’un autre réveil. » Le Monde des livres
Ode à un oignon
Pablo Neruda et sa muse
Alexandria Giordino
Felicita Sala, illustratrice
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Géraldine Chognard.
Editions Cambourakis 2019

Pablo Neruda est d’humeur maussade.
Il est en train d’écrire un poème consacré aux dures conditions de travail des mineurs quand son amie Matilde vient le chercher pour déjeuner. Elle a besoin de son aide pour préparer le repas. Tandis qu’il coupe un oignon et que ses yeux s’emplissent de larmes, il a la sensation de percevoir toutes les senteurs de la nature, des rayons de soleil entre les lamelles de l’oignon. D’un seul coup, toute sa tristesse s’efface et il retrouve la joie de vivre. À tel point qu’il décide de consacrer à cette herbacée une ode célébrant sa capacité à le faire pleurer de joie plutôt que de tristesse.
En découle sa célèbre Ode à l’oignon ! (source Printemps des poètes)
Chantal
Publication du mercredi 10 mars 2021