« Un ours pas comme les autres », une pépite de Grégoire SOLOTAREFF

  « UN SOMPTUEUX ALBUM QUI FAIT SON MIEL DE LA SINGULARITE »        

Une peluche bigarrée prend le large pour échapper aux quolibets.

Un conte magnifique où l’inventivité de Grégoire Solotareff, l’auteur des « loulou », fait merveille.

Un article de Marine Landro ,
critique littéraire à Télérama, en date du 30 janvier 2024
a retenu notre attention.
Nous n’avons pas résisté à la tentation
de vous livrer la découverte de cette pépite

Mitch, Michka, Otto, Nino, Plume, Paddington, Björn, Bernie, Flocon…Depuis la nuit des temps, les ours roulent leur bosse dans les albums pour enfants. Et alors ? Il y aura toujours de la place pour d’autres. Replet, cajoleur, sur son quant- à- soi, l’ours gratouille encore et toujours l’imagination des artistes, peu menacés d’extinction. Prenez Grégoire Solotareff, vétéran trappeur de la littérature jeunesse, chef de meute de la série de livres consacrés aux loups Loulou, dont le premier, paru en 1989, a droit à une réédition anniversaire. Mais ce loup n’est pas l’animal qui nous occupe, aussi éclatant et magnétique soit-il, avec ses aplats de couleurs primaires vives, devenues l’image de marque de l’illustrateur. 

C’est vers un ours que nos regards éblouis se dirigent. Un ours nommé Pacha, loin de mener la vie de son prénom. Délaissée par son propriétaire devenu trop grand pour jouer, la peluche est rongée par les mites et l’ennui. Elle partage ce triste destin avec 6 autres ours de la même texture, mais pas de la même teinture. Drame de Pacha : sa fourrure multicolore est la risée des autres plantigrades, chanceux jouets au poil uniforme ; Las des quolibets, Pacha va s’enfuir dans la nature, et découvrir que le monde a mille couleurs comme lui. Une sorcière le recueillera pour faire son portrait et lui donner une leçon de vie sur les joies de la différence. 

De quelle couleur la sorcière ? Impossible à dire, Grégoire Solotareff ne la montre pas, préférant dans ce passage le récit en caméra subjective . L’une des nombreuses trouvailles de ce livre magnifique. Tout comme cet art de dessiner parfois les personnages de dos, expressifs en diable. Ou d’ouvrir l’air de rien des pistes de réflexion sur les objets qui ne changent ni ne mangent, et sont gorgés des émotions qu’on veut bien y mettre. Celles que procure cet album sont profondes, mystérieuses, tenaces. » 

article proposé par Françoise B

Le point de vue des enfants

Françoise D, lectrice a lu cet album aux enfants de grande section de Maternelle. Elle a recueilli le point de vue des enfants, subjugués par le récit et les illustrations.

Ils ont écouté cette histoire avec beaucoup d’attention et m’ont semblé pleins d’empathie pour cet ourson si malheureux .
Ils ont bien saisi le thème de la différence et du respect de l’autre .
Lorsque la sorcière dit avec beaucoup d’insistance, au petit ourson, qu’il est différent donc UNIQUE , ils étaient tous d’accord . Ils sont très sensibilisés à cette question . Pour eux, la différence existe. Toutefois, il ne faut pas en faire cas en dénigrant celui qui n’est pas comme les autres et admettre, comme Rosa la sorcière, que ce dernier est unique .
Le livre refermé, une petite fille m’a dit :  » C’est dommage , on ne voit pas la sorcière  » !

Publication du mercredi 14 février 2024

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