Le 07 décembre 2017,
une demi-douzaine de lectrices LFL se rassemblaient pour participer à
une rencontre avec des professionnels de l’album jeunesse.
Paroles et images
Organisée par Mille feuilles et Petit Lu
conférence animée par Christine Russo
coordinatrice de l’association ACCES
(Actions culturelles contre les exclusions et les ségrégations),
Vice-Présidente de l’agence « Quand les livres relient ».
Deux conférencières de talent se sont partagées la journée pour notre plus grand plaisir.
1 . Sophie Van der Linden
spécialiste de l’album et des littératures graphiques, auteur d’ouvrages de référence sur les livres jeunesse et rédactrice en chef de la revue semestrielle « Hors Cadres, éditrice et romancière.
Le rôle du texte et de l’image pour mieux surprendre et séduire le lecteur
Après un bref historique, elle met l’accent sur la place de l’image dans les ouvrages pour les enfants. Dans les années 1960, un tournant : l’apparition du véritable livre album différent du livre illustré. Le recours à l’infographie va accentuer et parachever cette tendance.
Dans le livre illustré, l’image ponctue le récit dans le but de l’aérer le rendant ainsi plus ludique. Lors de la lecture, on est concentré sur l’histoire, l’image venant juste en support du texte.
Dans l’album, l’illustration fait corps avec le déroulé de l’histoire, lui adjoignant la propre compréhension de l’illustrateur. Elle devient une expression à part entière, une sorte d’écriture faisant de l’illustrateur un véritable co-auteur. Les images ne servent plus à seulement illustrer un texte mais viennent compléter, préciser, expliquer le récit ou lui apporte un contrepoint. « L’écrit devient image quand l’art graphique joue avec la typographie. » Notons que l’artiste créateur d’images est parfois celui qui écrit faisant équipe avec un illustrateur ou bien celui qui illustre en lien avec un auteur ou bien encore celui qui joue les deux rôles à la fois d’auteur-illustrateur.
Ajoutons qu’un livre illustré et un album ne se lisent pas de la même façon et n’ont pas le même impact chez les enfants qui « lisent » l’image comme faiseuse de sens avec une grande facilité, relevant les détails que parfois l’adulte n’a pas vus.
Les références à un certain nombre d’ouvrages viennent ponctuer cette évolution du livre pour l’enfance . Il s’agit par exemple de :
Babar Jean de Brunhoff, démarrage de la saga en 1931, ce fut un tournant historique de l’album avec ses grands aplats de couleur sur deux pages
Le géant de Zeralda de Tomi Hungerer 1971. Un classique de la littérature de l’enfance. Une histoire d’ogre qui finit bien ? A voir car tout n’est pas rose dans le clapet de fin, loin des : « Ils furent heureux et eurent beaucoup d’enfants ».
Yacuba Dedieu en 1994, album qui fait sens sur l’Afrique
Mon chat le plus bête du monde Bachelet, 2004, où se confrontent un texte et une image qui n’évoquent pas le même animal créant ainsi le questionnement du lecteur.
Flonfon et musette Elzbieta 2004 qui aborde le sujet de la guerre et de la mutilation avec beaucoup de délicatesse loin de certains albums niaiseux.
La chambre du lion Adrien Parlange, 2014, et son récit minimaliste aux illustrations très épurées. Un récit très fort, suggestif avec très peu de moyens.
etc…
2. Dominique Rateau
membre fondatrice et actuelle présidente de
l’Agence « Quand les livres relient,
rédactrice de la rubrique « Des livres et des bébés »
dans la revue Spirale.
Ancienne orthophoniste,
thérapeute du langage et de la communication.
« Lire des livres d’images à tous les âges de la vie… » Quand ? Comment ? Avec qui ? »
suite prochainement…
3. Sophie et Dominique
Pourquoi l’album sans texte ? A qui s’adresse-t-il ?
suite prochainement….
4. Entretien avec la talentueuse Junko Nakamura
illustratrice née à Tokyo, Japon.Ses oeuvres de gravure sur métal ont été exposées en
France, en Finlande, aux Etats-Unis et au Japon.
Depuis 2012, elle publie des livres de jeunesse aux éditions MeMo et anime des ateliers sur différents thèmes.
Au cours de l’après-midi, Junko nous présente ses créations d’illustrations. Avec beaucoup d’humilité et de délicatesse, elle nous entraîne dans son imaginaire et ses techniques passionnantes à découvrir pour nous lectrices et lecteurs d’albums.
Ce matin et La visite sont ainsi dessinés par un système de couches séparées, afin d’être imprimés en tons directs. Cette technique exigeante et précise est magique dans l’impression des couleurs et donne une lumière impressionnante à chaque image.
Pour en savoir plus, voir le le site des éditions MeMo et le site de l’auteur
le 11 décembre 2017
Chantal B
publication du 08/01/2018