
Nos enfants lisent de moins en moins. Et les Français moins que les élèves européens. Comment leur redonner le goût de la lecture ? Les conseils de spécialistes.
Jessica Berthereau, dans l’édition Les Echos du 16/02/2018 nous propose son analyse dans un excellent article dont voici quelques extraits.
Pour lire l’intégralité de l’article, c’est ici.
« Si les parents veulent des recettes, il faudra bien leur dire qu’il n’y en a pas ! » prévient d’emblée Anne-Sophie Zuber. Ce que veut dire cette formatrice en littérature de jeunesse, membre de l’Association de recherche et de pratique sur le livre pour enfants (Arple), c’est qu’il n’y a pas de formule magique, rien qui ne garantisse à 100% qu’un enfant en vienne à lire avec plaisir. Mais cela ne veut pas dire qu’il faut rester les bras croisés, bien au contraire. « Il y a des climats qui sont plus propices que d’autres à ce que les livres deviennent désirables, explique l’anthropologue Michèle Petit. Le goût de lire, ou du moins un rapport facile aux livres, est quelque chose qui se transmet, la plupart du temps dans le cadre familial. »
Pour créer un tel climat, il faut tout d’abord que les livres soient proches : qu’il y en ait à la maison et qu’ils fassent partie de la vie familiale.
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LA LECTURE, UNE PRATIQUE SOCIALE

Attention toutefois à ne pas tout réduire à une question de performance scolaire, avertit Michèle Petit: « Il y a aujourd’hui tellement de crispations et d’angoisses autour de la lecture que c’est complètement contre-productif. Quand les parents y voient avant tout une sorte d’assurance contre l’échec scolaire, ils la transforment en corvée, regrette cette spécialiste de la lecture. L’enjeu, ce n’est pas seulement que nos enfants deviennent lecteurs mais c’est aussi de préserver des moments de transmission poétique avec eux, des moments qui échappent au vacarme ambiant et à cette obsession de la rentabilité. »
Dans son célèbre ouvrage Les livres, c’est bon pour les bébés (2), la psychiatre Marie Bonnafé s’oppose, elle aussi, aux « démons de la rentabilité ». « Donner des livres aux bébés ne signifie en rien proposer une forme d’apprentissage précoce de la lecture. Il s’agit de réhabiliter le jeu avec les récits par un contact ludique avec le livre », écrit-elle. « Tout petit, le bébé aime déjà les livres, confirme Diane-Sophie Couteau, conteuse et ancienne libraire, travaillant actuellement au service Culture de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Il va le mettre en bouche, le dévorer : l’amour du livre commence littéralement par la dévoration du livre ! » Elle conseille de « prendre des livres solides, adaptés au regard de l’enfant tout petit, c’est-à-dire avec peu de choses sur une même page et des couleurs contrastées, et de faire le lien entre le livre, l’enfant et soi » à travers la lecture.
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« Il faut lire au plus près du texte, recommande Laurent Piolatto, délégué général de l’association Lire et faire lire. Ne remplacez pas les mots difficiles par d’autres. L’environnement du texte permettra à l’enfant de comprendre ; c’est comme ça que s’acquiert le vocabulaire. »
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