Le KAMISHIBAÏ entre théâtre et album, une bien belle histoire.

Le kamishibaï ou 紙芝居 signifie littéralement « théâtre de papier ».
C’est un genre narratif d’origine japonaise datant du XIIème siècle, consistant à conter une histoire en faisant défiler des images sans texte dans un butaï, une sorte de petit chevalet en bois, support indissociable du kamishibaï.
Ce moyen de conter est très apprécié des enfants en raison de son aspect vivant et spectaculaire (au sens premier de « spectacle » !). C’est une bonne manière d’initier les plus jeunes au théâtre,
mais c’est aussi une bonne alternative aux albums et aux livres de contes.

Histoire de ce magique « théâtre-livre »

Au Japon

Son origine véritable remonterait au XIIe siècle, époque à laquelle, dans les temples bouddhistes, les moines se servaient des emaki (rouleaux de dessins) pour transmettre des histoires moralisatrices à une audience généralement illettrée[réf. souhaitée].
Après un long endormissement, il a connu un renouveau au début du XIXe siècle et c’est en 1923 qu’apparaît le premier kamishibai pour enfants, intitulé La Chauve-souris d’or (Ōgon Bat)

Conte de kamishibai sur Õgon Bat qui deviendra un super héros.

 Avec l’apparition en 1923 du premier Kamishibaï moderne pour enfants « La Chauve-souris d’or (Õgon Bat), inspiré des mangas (mot désignant initialement les croquis burlesques créés par le peintre Hokusaï), le kamishibaï moderne va prendre un véritable essor au début du XIXe siècle.

Selon Tara Mc Gowan ( postface de « Le bonhomme kamishibaï «  de Hallen Say ), « les premières formes de kamishibaï n’étaient pas faciles à transporter et vers la fin des années 1920, on mit au point une petite scène en bois, comme un châtelet de marionnettes, qu’il était facile d’installer sur une bicyclette pour l’emporter de ville en ville. Les bonshommes kamishibaï gagnaient leur vie en vendant des bonbons, ils racontaient des histoires à épisodes, afin que le public revienne pour connaître la suite et acheter de nouveaux bonbons. De la même manière que les précurseurs du kamishibaï s’étaient inspirés du théâtre populaire, comme le kabuki, cette nouvelle forme de narration empruntait beaucoup de sa technique et de ses intrigues aux films populaires. De nombreux conteurs de kamishibaï avaient autrefois travaillé comme benshi (narrateurs pour les films muets ), et lorsque le cinéma parlant commença à se développer au Japon, ils se tournèrent vers le kamishibaï pour gagner leur vie. 

Le kamishibaï était un théâtre de pauvres, et il a fleuri à une époque où le Japon connaissait de grandes difficultés économiques. Dans les années 1930, le Japon traversa une dépression économique qui envoya beaucoup de gens dans la rue à la recherche d’un emploi au jour le jour, et le kamishibaï représentait pour les artistes et les conteurs, un maigre moyen de subsistance. Durant la Seconde Guerre mondiale et dans les années qui suivirent, le kamishibaï devint une partie encore plus intégrante de la société en tant que distraction de masse dans la mesure où on pouvait l’apporter jusque dans les abris antiaériens et dans les quartiers dévastés par les bombardements. A cette époque il s’adressait autant aux adultes qu’aux enfants.

Dans les années 1950, à l’arrivée de la télévision, le kamishibaï était une forme de divertissement si populaire que le poste de télé était appelé denki, (électrique) kamishibaï. Cependant, à mesure que le Japon devenait plus riche, le kamishibaï se retrouva associé aux idées de pauvreté et de régression. Les bonbons distribués furent considérés comme mauvais pour la santé, et certains prétendirent que les histoires elles-mêmes étaient malsaines.

De plus en plus les parents et les éducateurs exigeaient que le kamishibaï s’en tienne à des buts éducatifs et, de nos jours, les planches de kamishibaï publiées au japon sont principalement vendues aux écoles et aux bibliothèques. Au bout d’un certain temps, le kamishibaï  en tant que théâtre de rue, disparut tout bonnement. Les artistes qui avaient travaillé dans ce domaine se tournèrent vers des activités plus lucratives, en particulier la création de mangas, et, plus tard, celle de dessins animés, mais ils n’oublièrent jamais leurs racines au cœur du kamishibaï. »

Le kamishibaï aujourd’hui

« Depuis les années 1970, le kamishibaï a franchi les frontières japonaises en s’adaptant aux cultures occidentales. On l’utilise en Europe comme une technique de conte se rattachant au théâtre, et permettant des spectacles peu onéreux. On trouve de plus en plus de compagnies de théâtre et de marionnettes proposant des spectacles utilisant cette technique.
Par exemple :
la Compagnie angevine Ergatica « L’Homme qui plantait des arbres de Giono ». Très beau spectacle au demeurant, avec des personnages en silhouette qui s’animaient dans les décors
et La Compagnie bretonne Coppelius propose quant à elle des spectacles de théâtre d’ombres faisant également appel aux techniques du kamishibaï
source : textualites.wordpress.com

Tara McGowan est une conteuse, auteure et artiste visuelle qui pratique le kamishibaï depuis plus de 2 décennies.

Proposé par Françoise Bellego, lectrice et stagiaire de la formation.

sources :
Textualites.com
Tara Mc Gowan ( postface de « Le bonhomme kamishibaï «  de Hallen Say )

MERCREDI PROCHAIN 4 octobre 2023
EXPERIMENTATION DU KAMISHIBAÏ PAR NOS LECTRICES
– réaction des enfants

3 commentaires

  1. Bonjour,
    J’ai vu que vous avez fait un lien vers les bibliothèques de la presqu’île. Pourquoi n’étendriez-vous pas votre lien vers la médiathèque de Pontchâteau et pays du Brivet? À Pontchâteau, je me sentirais moins isolée.
    Bonne journée;
    Cécile

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